Le château de Miravet se dresse sur le rocher, protégé par la paroi abrupte de la rivière et par les 25 mètres de hauteur du périmètre de murailles. À l’endroit actuel de la zone de stationnement, un fossé profond et large défendait la forteresse au nord, creusé dans la roche de la montagne parallèlement au pied de la muraille. Il était ainsi plus difficile d’en approcher. Les traces laissées par les outils de coupe à différents endroits du talus sont encore visibles puisque le fossé fit aussi fonction de carrière en y extrayant la pierre qui fut utilisée pour la construction du château.
L'entrée est un point faible dans la défense d’un château ; c’est pourquoi elle est renforcée par une série de structures architecturales visant à la protéger, comme les tours et la barbacane. Le chemin d’accès longeait les murailles suivant un tracé sinueux qui empêchait une attaque frontale et obligeait l’ennemi à se placer à portée des défenseurs des tours.
Rénovée à de nombreuses reprises, la tour fut bâtie par les Templiers sur l’ancienne muraille musulmane afin de renforcer les défenses du côté nord. Sa position avancée est clé pour contrôler la porte d’accès qui se trouve à ses pieds.
La porte d’accès actuelle date du XVIIe siècle. La construction, faite en pierre plus petite et irrégulière, se différencie des grandes pierres de taille de l’ouvrage des templiers que l’on peut apprécier dans la tour à côté (XIIIe siècle).
L’enceinte inférieure est l’espace qui accueille les services nécessaires à l’entretien du château. Ses 12 000 m2 comprenaient des entrepôts, des écuries, des basses-cours, une citerne et même un potager. La plupart de ces éléments n’ont pas laissé de traces matérielles vu leur précarité mais nous en connaissons l’existence grâce aux descriptions des documents.
Cet espace, situé dans l’enceinte inférieure, a reçu plusieurs usages au fil de son histoire. Il fut construit à l’époque des Templiers, comme en témoignent les pierres de taille et la ligne de refend décorative conservée en bas du parement, mais nous ne savons pas quelle en fut l’utilisation. Au XVe siècle, l’espace fut employé comme écurie mais il aurait pu avoir accueilli d’autres animaux car certains documents l’identifient comme une étable. Pour remplir cette fonction, l’escalier de cet espace fut remplacé par une rampe. Plus tard, le sol fut nivelé par rapport à la porte, les râteliers restant alors suspendus.
À l’origine, cet espace était formé de terrasses en étage suivant le dénivellement de la montagne ; au XVIe siècle, le terrain fut de nouveau comblé pour le niveler et une nouvelle muraille fut bâtie.
Au XVIIe siècle, les anciennes murailles commencent à être rénovées pour les adapter aux besoins de la guerre moderne, dans laquelle l’artillerie prédomine. La seule défense contre le pouvoir de destruction des canons est de bâtir des murs plus épais, ce qui oblige l’assaillant à dépenser plus de temps et de munitions pour les démolir.
La terrasse sud est le fruit d’une rénovation du XVIIe siècle pour renforcer les défenses de ce côté. La muraille est ici moins robuste, probablement parce que sa mission n’était que de renforcer l’effet de l’escarpement.
Ce bastion situé à l’angle de l’aile sud et l’aile est de l’enceinte supérieure est une des rénovations réalisées entre les XVIIe et XVIIIe siècles. Il fait saillie par rapport à la muraille afin de couvrir une zone plus large et supprimer les angles morts pour la défense.
Nous pouvons observer d’ici que l’enceinte supérieure est une fortification dans le château. Cette porte en est le seul accès. Les autres ouvertures sont très petites et hautes. La porte était protégée par un fossé et surveillée par des gardes situés à l’intérieur du passage.
Sur un côté du passage d’accès se trouve une citerne semi-enterrée construite à l’époque musulmane et qui est restée en usage jusqu’à nos jours.
L’enceinte supérieure est l’espace résidentiel du château. Il s’agit d’un espace fortifié ayant un seul accès par une rampe couverte menant à la cour. L’aménagement des bâtiments, formant quatre ailes autour d’une cour, établit un espace fermé sur lui-même, protégé de l’extérieur par les murs même des édifices et par cinq tours de défense.
La cour d’armes est l’axe qui structure l’enceinte supérieure. Tout autour, les Templiers érigèrent les dépendances de la communauté, composant ainsi une enceinte fermée. Les travaux eurent lieu entre la fin du XIIe siècle et le XIIIe dans un style roman tardif.
Cet espace a subi de nombreuses transformations au fil du temps. Elle est identifiée comme une cuisine parce que les documents indiquent qu’elle le fut à un moment donné.
Le réfectoire était la salle à manger de la communauté des Templiers. La Règle établissait la lecture des saintes écritures pendant les repas et l’utilisation d’une écuelle pour deux afin d’assurer l’austérité et la pauvreté. La discipline de la Règle imposait également l’abstinence et le jeûne mais, à la différence d’autres ordres monacaux, on pouvait manger de la viande trois fois par semaine pour maintenir la bonne forme physique que supposait le caractère militaire de l’ordre.
Toutes les forteresses incluaient de grands entrepôts pour engranger de l’huile, du vin et des graines, ce qui garantissait la subsistance en cas de siège. Les deux silos creusés dans le sol sont l’élément le plus remarquable de cet espace.
Les forteresses disposaient de plusieurs entrepôts. Cet espace fut utilisé pour fabriquer de la poudre.
Connue sous le nom de cellier, cette salle a reçu toutefois des usages très divers au fil du temps. Elle fit fonction de cellier mais aussi d’entrepôt, d’écurie et même de prison à certains moments de son histoire.
La galerie, connue sous le nom de « De profundis », est l’antichambre de l’église. Située au premier étage du bâtiment principal, elle est couverte d’une voûte en berceau. La restauration a permis de récupérer les baies et la porte à arcs en plein cintre, ainsi que le rouge original du sol qui provient du mélange de la poudre de céramique avec le mortier de chaux.
Outre le culte quotidien, l’église accueillait tous les dimanches après la messe le chapitre pour traiter différentes questions : administration de la commanderie, confession et pénitence des membres de la communauté ou cérémonie d’incorporation de nouveaux membres.
Le château de Miravet se dresse sur le rocher, protégé par la paroi abrupte de la rivière et par les 25 mètres de hauteur du périmètre de murailles. À l’endroit actuel de la zone de stationnement, un fossé profond et large défendait la forteresse au nord, creusé dans la roche de la montagne parallèlement au pied de la muraille. Il était ainsi plus difficile d’en approcher. Les traces laissées par les outils de coupe à différents endroits du talus sont encore visibles puisque le fossé fit aussi fonction de carrière en y extrayant la pierre qui fut utilisée pour la construction du château.
De l’extérieur, la muraille présente une grande uniformité de construction, ce qui signifie qu’elle fut bâtie en peu de temps. Il s’agit d’un ouvrage de l’ordre du Temple qui couvre, sur certains tronçons, une muraille antérieure d’origine musulmane. Les Templiers l’érigèrent avec des pierres de taille rectangulaires, bien découpées, alignées sur des rangées très régulières. Vu leur mission défensive, les murs ne présentent presque aucune ouverture.
Sur la partie supérieure de la muraille ouest, à côté de la tour du milieu, nous pouvons voir les vestiges de latrines, une construction en saillie en pierre de laquelle sortait une structure percée dans la partie inférieure. Les excréments arrivaient au fossé, loin des zones de passage habituel des habitants du château.
L'entrée est un point faible dans la défense d’un château ; c’est pourquoi elle est renforcée par une série de structures architecturales visant à la protéger, comme les tours et la barbacane. Le chemin d’accès longeait les murailles suivant un tracé sinueux qui empêchait une attaque frontale et obligeait l’ennemi à se placer à portée des défenseurs des tours.
La barbacane est une défense avancée en forme de mur qui protège la porte d’accès et le dernier tronçon du chemin. Il était ainsi impossible d’attaquer la porte de loin. Si l’ennemi parvenait à la barbacane, il se retrouvait coincé entre les murs et à la merci des attaques des défenseurs placés en haut des tours.
La muraille nord est renforcée par cinq tours adossées et avancées, de sorte que les défenseurs avaient un rayon d’action plus large, sans angles morts, pour défendre le chemin d’accès.
La muraille est le fruit d’une rénovation des XVIIe et XVIIIe siècles réalisée pour adapter l’ancien rempart médiéval à la guerre moderne. Combinant maçonnerie, coffrage et pisé, la construction se distingue nettement de la construction de l’ordre du Temple du XIIIe siècle, appréciable dans la tour du Tresor, faite de pierres de taille régulières et bien coupées. Malgré son apparence moins résistante, la muraille nord a une épaisseur considérable pour résister les impacts des boulets de canon.
Rénovée à de nombreuses reprises, la tour fut bâtie par les Templiers sur l’ancienne muraille musulmane afin de renforcer les défenses du côté nord. Sa position avancée est clé pour contrôler la porte d’accès qui se trouve à ses pieds.
Son nom provient du fait que Miravet fut le siège de la cour du maître provincial dès la fin du XIIIe siècle ; en tant que tel, il abritait les archives centrales de la province de Catalogne et Aragon, qui contenaient les privilèges et d’autres documents importants, comme le trésor provincial. Celui-ci était formé des responsions, sommes d’argent envoyées en Terre Sainte pour soutenir l’effort de guerre des Templiers. Cet argent représentait un tiers des revenus annuels de chaque commanderie et la somme payée par chaque commanderie était décidée par les chapitres de province. En 1304, le total versé par les Templiers catalans était de 1 000 marcs d’argent ou 52 000 livres tournois.
En concret, la commanderie de Miravet payait en 1307 une responsion de 500 masmudines ou 4 500 deniers barcelonais.
La porte d’accès actuelle date du XVIIe siècle. La construction, faite en pierre plus petite et irrégulière, se différencie des grandes pierres de taille de l’ouvrage des templiers que l’on peut apprécier dans la tour à côté (XIIIe siècle).
L’enceinte inférieure est l’espace qui accueille les services nécessaires à l’entretien du château. Ses 12 000 m2 comprenaient des entrepôts, des écuries, des basses-cours, une citerne et même un potager. La plupart de ces éléments n’ont pas laissé de traces matérielles vu leur précarité mais nous en connaissons l’existence grâce aux descriptions des documents.
Son périmètre coïncide avec l’enceinte murée bâtie à l’époque musulmane afin de protéger la population en cas de danger. À partir de cette base, la structure générale de la forteresse a changé au fil des siècles et a évolué pour s’adapter aux progrès militaires.
Les murailles qui protègent l’espace nous montrent différentes solutions à des problèmes de défense. Au nord, la muraille est renforcée par les quatre tours surveillant le chemin d’accès ; à l’est, la muraille présente des meurtrières qui permettaient de tirer sur les artilleurs en toute sécurité et au sud, le mur, moins robuste, renforce la défense naturelle que représente l’escarpement sur la rivière.
Conçue comme un premier niveau de défense, l’enceinte inférieure entoure partiellement la partie supérieure du château, l’enceinte supérieure, qui constitue, en soi, une forteresse.
Cet espace, situé dans l’enceinte inférieure, a reçu plusieurs usages au fil de son histoire. Il fut construit à l’époque des Templiers, comme en témoignent les pierres de taille et la ligne de refend décorative conservée en bas du parement, mais nous ne savons pas quelle en fut l’utilisation. Au XVe siècle, l’espace fut employé comme écurie mais il aurait pu avoir accueilli d’autres animaux car certains documents l’identifient comme une étable. Pour remplir cette fonction, l’escalier de cet espace fut remplacé par une rampe. Plus tard, le sol fut nivelé par rapport à la porte, les râteliers restant alors suspendus.
La construction était recouverte d’une voûte en berceau, partiellement effondrée de nos jours. D’après les documents, il y a au-dessus un étage servant de grenier qui n’a pas été conservé.
Sur les deux côtés des écuries se trouve une rangée de râteliers, faits en pierre et chaux, datant du XIVe siècle. Il s’agit d’un élément exceptionnel car rares sont ceux de cette époque qui sont encore conservés.
À la fin du XVe siècle, une partie des râteliers fut démolie pour installer un pressoir à huile. Malgré tout, la majorité des râteliers sont parvenus à nos jours en bon état de conservation du fait qu’ils furent suspendus quand le sol fut nivelé par rapport à la porte au milieu du XVIIe siècle.
Le fond du bâtiment héberge les restes d’un pressoir du XVe siècle. Sa construction supposa la division de l’écurie et la démolition d’une partie des râteliers pour bâtir la plateforme sur laquelle le pressoir fut installé.
Sous le sol des écuries, les fouilles archéologiques mirent au jour des structures d’origine ibère et musulmane qui révèlent que la colline fut habitée depuis très longtemps. De l’époque ibère, des murs dressés sur la roche ont été identifiés, correspondant à la période de la République romaine. Sans vraiment définir un tracé, ils permettent tout de même de deviner que le village se développait vers le haut de la montagne. Pour ce qui est des vestiges musulmans, il s’agit de bases de murs en pierre et chaux associés à des âtres. Même si nous ne pouvons pas en définir la forme et la fonction, ils nous permettent de constater que la partie inférieure du château avait été habitée.
À l’origine, cet espace était formé de terrasses en étage suivant le dénivellement de la montagne ; au XVIe siècle, le terrain fut de nouveau comblé pour le niveler et une nouvelle muraille fut bâtie.
Vide aujourd’hui, elle avait accueilli des constructions modestes aménagées en entrepôts et basses-cours. Les documents nous parlent également de la présence de potagers pour la consommation des habitants du château, avec des oliviers et des câpriers. À certaines époques, cet espace fut aussi employé comme cimetière.
Au fil du temps, le château s’adapta à l’évolution des armes. Au XVIIIe siècle, des meurtrières furent percées dans la muraille est. Par la fente verticale, les artilleurs faisaient feu avec des armes légères en sachant qu’il était difficile que les projectiles de l’ennemi puissent s’y faufiler. À l’intérieur, l’ouverture s’élargit pour permettre un meilleur angle de tir aux défenseurs.
La ligne de murailles se prolonge vers le bas de la montagne, au-delà de la terrasse inférieure. À la différence du reste de la forteresse, ce tronçon est moins épais. Ce tronçon de la muraille médiévale ne fut pas rénové ultérieurement, de sorte que nous pouvons en observer l’aspect d’origine.
La mission des murailles médiévales était d’empêcher l’assaut du château grâce à la hauteur des murs. Du haut, les archers pouvaient défendre le château, à l’abri des créneaux qui couronnaient la partie supérieure du mur et lui donnaient l’aspect caractéristique des murailles médiévales. Un passage étroit, le chemin de ronde, suivait la partie supérieure de la muraille.
La partie inférieure de la forteresse conserve les restes d’une poudrière bâtie au XIXe siècle. À l’intérieur, les réservoirs destinés aux différents ingrédients sont encore conservés. Pendant les guerres carlistes, la poudre fabriquée à Miravet était distribuée dans toute la zone de l’Èbre.
Au XVIIe siècle, les anciennes murailles commencent à être rénovées pour les adapter aux besoins de la guerre moderne, dans laquelle l’artillerie prédomine. La seule défense contre le pouvoir de destruction des canons est de bâtir des murs plus épais, ce qui oblige l’assaillant à dépenser plus de temps et de munitions pour les démolir.
Les murailles non seulement sont plus épaisses pour résister aux impacts des projectiles mais disposent aussi de larges plateformes en haut pour y installer les canons. La base doit être solide pour supporter le poids et le recul généré par le tir.
L’introduction de l’artillerie comporte d’autres modifications. Pour déplacer les canons, des rampes doivent être construites entre les cours et le sommet de la muraille. En outre, des ouvertures sont pratiquées dans les murs, les dénommés archères canonnières, pour y passer la bouche du canon.
La muraille dispose de plusieurs tours adossées qui permettent d’avancer les défenses par rapport au mur, de sorte à pouvoir attaquer le flanc de l’ennemi qui approchait de la forteresse.
Au XVIIe siècle, l’artillerie commence à être introduite au château de Miravet. En plus de renforcer les murailles, des archères canonnières sont percées, c’est-à-dire des ouvertures dans les murs qui permettent de faire passer la bouche du canon et de protéger les artilleurs.
À cette époque, la brique commence à être employée aux endroits vulnérables ; elle remplace la pierre car elle absorbe mieux les impacts des balles en fer, les dégâts étant ainsi plus localisés et faciles à réparer.
La terrasse sud est le fruit d’une rénovation du XVIIe siècle pour renforcer les défenses de ce côté. La muraille est ici moins robuste, probablement parce que sa mission n’était que de renforcer l’effet de l’escarpement.
On pense qu’il y avait à la période médiévale une entrée au château qui communiquait avec le village sarrasin de Les Blores. Ce village joua d’ailleurs un rôle important lors du siège de Miravet par l’armée de Jaume II quand il décréta l’arrestation des Templiers de la Couronne d’Aragon et la confiscation des biens. Les négociations avec l’armée située à Les Blores s’avérant vaines, les frères de Miravet bombardèrent le village avec deux bricoles fabriquées au château. L’objectif des Templiers était d’obliger les soldats à quitter Les Blores et de prendre la place, ce qui leur permettait de gagner une voie vers l’Èbre d’où ils enverraient des messages et obtiendraient des provisions.
Ce bastion situé à l’angle de l’aile sud et l’aile est de l’enceinte supérieure est une des rénovations réalisées entre les XVIIe et XVIIIe siècles. Il fait saillie par rapport à la muraille afin de couvrir une zone plus large et supprimer les angles morts pour la défense.
Il fut bâti en mettant à profit une ancienne tour du XIVe siècle qui fut alors incorporée à son intérieur. Nous pouvons encore voir les restes d’une rampe qui partait de la terrasse de l’enceinte inférieure et permettait de monter l’artillerie lourde à l’enceinte supérieure. En haut, des meurtrières pour les armes à feu sont encore conservées.
Nous pouvons observer d’ici que l’enceinte supérieure est une fortification dans le château. Cette porte en est le seul accès. Les autres ouvertures sont très petites et hautes. La porte était protégée par un fossé et surveillée par des gardes situés à l’intérieur du passage.
Ainsi, si les assaillants occupaient la première enceinte, les défenseurs pouvaient se réfugier dans cet espace sans impliquer la perte de tout le château.
Au-dessus de la porte, un médaillon sculpté nous renvoie aux guerres carlistes du XIXe siècle. Nous y lisons « Reynando » (Régnant) et la date « 1839 ». Au centre se trouve gravé le nom de « Carlos V » mais il fut retouché au cours de l’une des périodes d’occupation libérale car il faisait référence à Charles Marie Isidore, le prétendant carliste au trône d’Espagne.
Les défenses de l’enceinte supérieure étaient renforcées par un fossé franchissable par un pont-levis. Il ne pouvait pas être très profond à cause des roches, mais il compliquait tout de même l’assaut de la porte par l’ennemi.
Sur un côté du passage d’accès se trouve une citerne semi-enterrée construite à l’époque musulmane et qui est restée en usage jusqu’à nos jours.
La disponibilité d’eau est essentielle pour un château, notamment en cas de siège. Mais Miravet se dresse sur la roche et ne dispose pas de sources d’eau ni de puits. L’approvisionnement en eau ne peut se faire qu’en collectant les eaux de pluie. C’est pourquoi une citerne fut creusée dans la roche et un réseau de conduits fut tracé pour apporter l’eau du toit jusqu’ici. Les citernes étaient imperméabilisées avec un crépi de sable et chaux.
Ce n’est pas la seule citerne du château car les Templiers en construisirent une autre dans l’enceinte inférieure.
L’enceinte supérieure est l’espace résidentiel du château. Il s’agit d’un espace fortifié ayant un seul accès par une rampe couverte menant à la cour. L’aménagement des bâtiments, formant quatre ailes autour d’une cour, établit un espace fermé sur lui-même, protégé de l’extérieur par les murs même des édifices et par cinq tours de défense.
Ici se trouvent les espaces les plus emblématiques tels que la salle du commandeur et l’église. L’enceinte supérieure est essentiellement un ouvrage des Templiers qui le conçoivent selon les besoins de la communauté. Leur empreinte perdure encore même si les espaces furent modifiés ultérieurement pour en faire une caserne militaire.
La cour d’armes est l’axe qui structure l’enceinte supérieure. Tout autour, les Templiers érigèrent les dépendances de la communauté, composant ainsi une enceinte fermée. Les travaux eurent lieu entre la fin du XIIe siècle et le XIIIe dans un style roman tardif.
La cour actuelle est plus grande qu’à l’époque des Templiers car les édifices de l’aile ouest ont disparu. Malgré tout, des documents ont démontré la présence, à différentes époques, d’une cuisine, d’un moulin et d’un four.
La disparition des bâtiments de l’aile ouest nous permet d’observer l’imposant mur de défense. Une des premières décisions prises par les Templiers fut de renforcer les murailles en mettant à profit la construction musulmane comme base de nouveaux murs plus hauts et épais.
L'ancienne muraille, reconnaissable au travail avec de la pierre de taille irrégulière et du mortier, parvient à la hauteur du chemin de ronde. À l’extérieur, les Templiers y adossèrent un nouveau mur fait de grandes pierres de taille rectangulaires et uniformes, disposées de manière régulière, selon une technique dénommée opus quadratum qui permet de multiplier l’épaisseur et la hauteur.
Un escalier construit au XVIIIe siècle au centre de la cour d'armes permet d’accéder à l’église.
À l’époque médiévale, suivant une logique de défense, les différents niveaux ne communiquaient pas entre eux par l’intérieur. L’étage principal n’était accessible que depuis la cour, par un escalier mobile qui pouvait être retiré en cas de danger pour isoler l’étage.
Sur le mur du bâtiment principal, nous pouvons encore voir les marques des tailleurs de pierre : croix, flèche et d’autres signes. Chacun avait son propre symbole qu’il gravait sur les blocs de pierre qu’il taillait afin de faciliter le calcul des pièces livrées pour être payé.
Cet espace a subi de nombreuses transformations au fil du temps. Elle est identifiée comme une cuisine parce que les documents indiquent qu’elle le fut à un moment donné.
Toutefois, à partir du XVIIIe siècle elle devint une cour qui reliait l’enceinte supérieure à l’inférieure par la rampe. Le nouvel accès permet de déplacer les canons à l’enceinte supérieure dont il renforce aussi la sécurité car il oblige à traverser deux cours avant d’y pénétrer.
Nous pouvons encore observer au centre les restes d’un âtre et l’ouverture pour accéder à la citerne creusée dans la roche.
À une extrémité de la cour se trouve un conduit qui mène les eaux de pluie des toitures à la citerne du niveau inférieur.
Le réfectoire était la salle à manger de la communauté des Templiers. La Règle établissait la lecture des saintes écritures pendant les repas et l’utilisation d’une écuelle pour deux afin d’assurer l’austérité et la pauvreté. La discipline de la Règle imposait également l’abstinence et le jeûne mais, à la différence d’autres ordres monacaux, on pouvait manger de la viande trois fois par semaine pour maintenir la bonne forme physique que supposait le caractère militaire de l’ordre.
Sa construction s’inscrit dans les travaux que les Templiers entreprirent dès 1153 pour adapter l’ancien château musulman aux besoins de l’ordre militaire. Afin d’élargir l’enceinte supérieure, ils démolirent la muraille musulmane et comblèrent le terrain avec les gravats jusqu’au niveau de la cour d’armes. Au sein de cet agrandissement, ils bâtirent cette grande salle couverte de voûte en berceau légèrement lancéolée.
Le mur sud, fait de grandes pierres de taille, est à la fois un des murs de défense de l’espace supérieur. Nous pouvons en apprécier l’épaisseur au jambage des baies.
Quand le château fut destiné à un usage strictement militaire, le réfectoire fut transformé en dortoir des troupes. L’espace fut cloisonné et un étage intermédiaire fut construit. Suite à ces modifications, les fenêtres perdirent probablement les colonnettes et petits arcs qui les ornaient.
Les fouilles archéologiques du réfectoire ont fait apparaître des blocs de pisé provenant de l’ancienne muraille musulmane démolie par les Templiers. Ces blocs, faits de terre pressée et de chaux, servirent à combler le terrain et à agrandir l’enceinte supérieure.
Cinq piliers cylindriques de grandes dimensions ont été retrouvés dans le sous-sol du réfectoire. Ils faisaient partie d’un projet architectural qui n’a jamais abouti. Des colonnes soutenant un plafond à voûtes en croisée d’ogives auraient dû se dresser sur ces piliers mais le projet fut abandonné à cause de problèmes structurels. La salle fut couverte d’une voûte en croisée d’ogives et les piliers furent enterrés.
Toutes les forteresses incluaient de grands entrepôts pour engranger de l’huile, du vin et des graines, ce qui garantissait la subsistance en cas de siège. Les deux silos creusés dans le sol sont l’élément le plus remarquable de cet espace.
Les forteresses disposaient de plusieurs entrepôts. Cet espace fut utilisé pour fabriquer de la poudre.
Les trois creusets employés probablement pour la fabrication de poudre pour l’artillerie sont l'élément le plus remarquable de cet espace. Chacun avait contenu un des trois ingrédients utilisés pour la poudre : soufre, charbon végétal et salpêtre qui, mélangés, deviennent un mélange explosif.
Nous pouvons observer au plafond les trappes qui communiquaient avec l’étage supérieur et servaient à y monter des choses.
Connue sous le nom de cellier, cette salle a reçu toutefois des usages très divers au fil du temps. Elle fit fonction de cellier mais aussi d’entrepôt, d’écurie et même de prison à certains moments de son histoire.
Les fouilles archéologiques ont mis au jour les restes d’un pressoir à huile qui pourrait remonter à l’époque musulmane.
La galerie, connue sous le nom de « De profundis », est l’antichambre de l’église. Située au premier étage du bâtiment principal, elle est couverte d’une voûte en berceau. La restauration a permis de récupérer les baies et la porte à arcs en plein cintre, ainsi que le rouge original du sol qui provient du mélange de la poudre de céramique avec le mortier de chaux.
La galerie conserve des restes de la décoration d’origine sur les murs, réalisée à l’époque des Templiers. La ligne de refend consiste à marquer, sur le crépi de chaux, les joints des pierres de taille avec des lignes noires quand elles sont verticales et rouges quand elles sont horizontales.
Outre le culte quotidien, l’église accueillait tous les dimanches après la messe le chapitre pour traiter différentes questions : administration de la commanderie, confession et pénitence des membres de la communauté ou cérémonie d’incorporation de nouveaux membres.
L'église de Miravet est intégrée dans la structure architecturale du château, de sorte qu’elle n’est pas reconnaissable de l’extérieur.
Située au premier étage, l’église est à une seule nef et est couverte d’une voûte en plein cintre qui occupe une double hauteur. Elle ne présente pas d’éléments décoratifs importants du fait de suivre l’austérité de la Règle des Templiers. Nonobstant, les documents nous informent qu’elle disposait d’éléments liturgiques d’une grande valeur.
L'abside est couverte d’une voûte en quart de sphère et a une baie légèrement décentrée parce que la tour du Trésor, à laquelle on peut accéder d’ici, se dresse derrière. Tout comme la galerie, le sol de l’église était couvert d’une couche de mortier de chaux mélangée à de la poudre de céramique rouge.
L’arc qui introduit dans l’abside est un des rares éléments décoratifs présents dans l’architecture de l’église. Il s’agit de deux grands arcs qui renforcent la voûte et s’appuient sur un pilier à colonne adossée.
Les chapiteaux des colonnes adossées soutenant l’arc de triomphe sont le seul élément d’ornementation sculptée de l’ensemble.
Les murs de l’église étaient décorés de lignes de refend, comme la galerie, propre à la construction des Templiers. Nous y trouvons aussi des croix gravées, peut-être du chemin de Croix.
À l’entrée de l’église se trouve une rosace, inappréciable à l’extérieur où elle se transforme en deux baies à arcs en plein cintre. Ses éléments décoratifs furent spoliés au milieu du XVIIIe siècle quand le château fut abandonné.
Au bout de la salle nous trouvons l’escalier en colimaçon qui permet d’accéder à la terrasse supérieure.
El castell de Miravet, una fortalesa imponent envoltada per una muralla de 25 metres d'alçada que sembla sorgir de les roques i situada sobre un turó, domina el curs de l'Ebre i les terres del voltant.
Aquesta posició estratègica ha fet que s'hi succeïssin els assentaments des de la prehistòria i li ha suposat tenir un paper important en diferents conflictes.
Avui encara es poden apreciar part de les estructures d'una fortalesa andalusina sobre la qual es va aixecar el castell templer, immediatament després de la conquesta d'aquestes terres per part de Ramon Berenguer IV. El castell va ser donat a l'orde del Temple, que el va convertir en la seu de la província templera de Catalunya i Aragó, durant el que seria el període de més poder i esplendor de la història de Miravet. La fi d'aquesta etapa va significar també l'episodi més dramàtic de la seva història, amb un setge de més d'un any, que va precedir la desaparició de l'orde del Temple.
Malgrat que, posteriorment, el castell va ser remodelat per adaptar-lo a les exigències defensives que comporta l'aparició de l'artilleria, l'aspecte i les estructures que ens han arribat són essencialment obra dels templers. Així, Miravet s'ha convertir en un dels millors exemples de l'arquitectura militar catalana dels segles XII-XIII.
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